En République Dominicaine, la musique, à tue-tête de préférence, est omniprésente. A toute heure du jour et de la nuit, à la maison, en voiture, dans les rues, les magasins et bien entendu dans les centaines de discothèques… impossible d’échapper aux rythmes latinos diffusés par la radio et les hauts-parleurs, parmi lesquels, le Merengue et la Bachata, les deux musiques nationales.
La musique et la danse occupent une place prépondérante dans les activités culturelles de la République Dominicaine. On ne peut toutefois parler de musique et de danse typiquement dominicaines. Les mouvements musicaux populaires de ce pays subissent des influences diverses allant des rythmes africains aux airs espagnols et moyen-orientaux. Les airs romantiques tels que le boléro sur des rythmes assez lents et les ballades, rallient bon nombre d’amateurs. Les musiques très rythmées sont fort appréciées des Dominicains de tout âge et un peu partout à travers l’île, on entend ces airs joyeux et entraînants se prêtant bien à la danse.
Il est particulièrement populaire. D’ailleurs en maints endroits vous aurez l'occasion de mettre à l'épreuve vos talents de «merengueur ». Le MERENGUE, prononcé : mérenne-gué, est reconnu comme la danse nationale de la République Dominicaine depuis 1930 par le dictateur Trujillo. Ses origines sont très controversées. Plusieurs histoires populaires décrivent l'origine de cette danse.
On raconte qu'un personnage de la révolution haïtienne de 1791 fut accueilli chez lui pour célébrer la victoire. Le malheureux ayant une jambe de bois se mit à danser avec la foule qui se mit à l'imiter et à danser d'une manière qui resta dans le temps et évolua pour donner le pas de base du mérengué.
Une autre histoire nous dit que le pas serait issu de la démarche des esclaves enchaînés tous ensemble à la cheville qui récoltaient la canne à sucre au rythme du tambour.
Selon certains, le mérengué serait une combinaison d'une danse africaine et du menuet français. Les esclaves noirs auraient imité la danse qu'ils apercevaient dans les salons des « maîtres ». Cependant, comme les danses des Européens leur semblaient ennuyantes et collet monté, les Noirs y ajoutèrent, à l'aide des tambours, un rythme sautillant plus réjouissant. Une
autre thèse, probablement la plus crédible, soutient que le
mérengué tiendrait ses origines d'une danse nommée « Urpa » ou «
UPA habanera » qui s'est répandue dans les Caraïbes entre 1838 et
1949. Cette danse comportait un mouvement appelé « mérengué » et
seule cette appellation aurait survécu à son arrivée en sol
dominicain. Bien que le merengué fut rapidement adopté par le peuple, les gens de classe dirigeantes de la société dominicaine le refusèrent longtemps parce qu'il était relié à la musique africaine et le contenu des chansons, passionné et parfois grivois, ne correspondait pas du tout aux rigides concepts religieux de l'élite dominicaine bien pensante. La situation a commencé à changer en 1930, lorsque le dictateur Rafael L. Trujillo utilisa des orchestres jouoant du merengué pour promouvoir sa campagne présidentielle sur les places publiques. Le merengué ne fut finallement accepté par l'ensemble de la société que lorsqu'une famille aristocrate de Santiago fit écrire un merengué aux paroles décentes Campadre Pédro Juan, pour le 15 eme anniversaire de leur fille.
Le merengue folklorique (merengue típico), utilise des instruments simples :
un accordéon
une tambora (petit tambour à double tête)
une gùira (une sorte de râpe a fromage que l’on gratte avec un frottoir )
parfois une marimba
ainsi que le bandurria qui fut supplanté par l'accordéon.
Côté danse, le Merengue se pratique en couple et est apprécié pour sa simplicité. Comme beaucoup de danses populaires non codifiées, le mérengué a évolué jusqu'à nos jours où il se danse en position fermée, le couple tournant dans le sens de rotation des aiguilles d'une montre bien souvent (mais le sens contraire est possible). De temps en temps, une main est lâchée permettant à l'un ou l'autre des danseurs de tourner sur lui-même. Du côté des pieds, c'est très simple : il y a un pas à chaque battement et on change de pied à chaque fois (comme la marche). Aujourd'hui, le mérengué est souvent associé à la salsa car ne nombreux mouvements de salsa sont réalisés plus facilement en mérengué.
Une autre musique plus typiquement dominicaine est née au cours des années soixante dix dans les quartiers populaires du pays. Appelé la Bachata, elle associe différents styles musicaux, notamment le merengue avec des airs romantiques.
Elle est interprétée par plusieurs guitares, jusqu'à quatre dans certains orchestres. La rythmique est soutenue par une basse et une section de percussions généralement composée d'un guiro, de maracas et d'un bongo. Le tout est dominé par la voix langoureuse et plaintive d'un homme ( il n'existe aucune femme célèbre chanteuse de bachata…), qui parle de ses amours, de ses difficultés à conquérir l'élue de son cœur et dans de plus rares cas, de la difficile réalité sociale dans les classes les plus défavorisées du pays. On parle aussi de
bolero campesino, bolero antillano ou cancion del amargue. Certains
latinos la qualifient de musique para beber (pour boire) par
opposition à la musique para bailar (pour danser). C'était une
musique de détente, autour d’une table, entre amis et/ou famille
où l'on mange, discute. Ces fêtes de villages ou quartiers étaient
très importantes, car elles rythmaient une vie pauvre.
Le reste du monde découvrit la bachata durant l'été 2004 en dansant sur le tube planétaire " Obsession " du groupe dominicain " Aventura ".
Coté danse, la Bachata est moins complexe que la salsa au niveau des pas et contient très peu de passes. Elle se danse généralement avec des déhanchements collés-serrés, sensuels et parfois sexuels, effectués sur un rythme lent et langoureux, ce qui donne au couple de danseurs une harmonie de mouvement. Ballade romantique, elle permet aux danseurs d’exprimer toute leur sensualité.
Des Influences plus modernes se font également sentir. Les chanteurs espagnols et latino-américains obtiennent énormément de succès auprès de la population. La musique américaine ainsi que les airs découlant des mouvements musicaux afro-américains, notamment le Reggaetón sont également fort appréciés des habitants. Petite dernière des musiques favorites des dominicains, ce mélange de reggae et de hip-hop à la sauce hispanique, est née il y a une dizaine d’années chez les voisins Portoricains. Extrêmement populaire chez les jeunes, elle est en passe de supplanter le Merengue et la Bachata
Même la musique classique rallie ses inconditionnels et Santo Domingo dispose naturellement d’un orchestre symphonique. |